Degreed France
• Article • 7 minsAujourd’hui, l’intelligence artificielle transforme presque tous les secteurs, et le L&D ne fait pas exception. D’après une étude menée en 2023 par Training Magazine, l’IA générative à elle seule capte les investissements de plus d’une équipe L&D sur cinq. Elles l’utilisent pour tout, qu’il s’agisse de recommander et de compiler du contenu ou de proposer des formations en fonction des déficits de compétences.
Mais si l’IA a simplifié comme jamais la curation et la création, le rôle de l’humain demeure absolument essentiel. Les professionnels du L&D restent les plus aptes à déterminer la meilleure approche à adopter en fonction du contexte. Et ce sont eux qui s’assurent que le contenu produit des résultats.
Voici comment choisir entre création et curation, et comment bien réussir cette dernière, pour tirer le meilleur parti de vos efforts et maximiser le retour sur investissement dans le domaine de la formation.
De nombreuses entreprises négligent la curation de contenu lorsqu’elles élaborent leurs parcours de formation. Elles estiment qu’il est bien plus simple de créer exactement ce dont elles ont besoin plutôt que d’essayer de trouver la ressource idéale dans une base de données ou, pour les plus audacieuses, de s’aventurer dans les confins d’Internet. Mais en réalité, l’inverse se vérifie.
Après tout, être propriétaire de tout son contenu et y apposer la marque de l’entreprise pour faire bonne mesure, c’est le nec plus ultra, non ? En vérité, dans la plupart des cas, la curation donne à vos équipes accès à des formations plus engageantes, plus rapidement et à moindre coût que ne le permet la création. Enfin, si vous vous y prenez correctement.
Pour ce faire, adoptez l’attitude d’un curateur de musée. Si vous deviez parlier à des enfants de leurs dinosaures préférés ou à des adultes des personnages historiques qu’ils affectionnent, vous ne vous contenteriez pas d’entasser un ensemble d’artéfacts dans une pièce avant de laisser les visiteurs se débrouiller. Vous créeriez une expérience. Vous leur donneriez un plan. Et vous vous assureriez qu’ils apprennent quelque chose d’utile.
Les parcours de formation sont semblables à des expériences muséologiques et chaque élément de contenu est comme un objet d’exposition : sans panneau explicatif bien placé, il ne sert pas à grand-chose. Tout comme une pièce de musée, un contenu a besoin de contexte. Il doit raconter une histoire, avec un début et une fin clairement indiqués. Enfin, il doit être à la fois pertinent et exploitable.
Alors, quelle approche privilégier, la création ou la curation ? Je l’admets, c’est une question piège, en tout cas quand il s’agit de votre stratégie L&D globale. Vous devriez faire les deux : préférez la curation en règle générale, mais ajoutez aussi un peu de création selon vos besoins.
Quand opter pour la curation :
Quand opter pour la création :
Même avec une longue expérience du L&D, il est facile de faire fausse route en matière de curation. Nos spécialistes en interne, qui élaborent quotidiennement des programmes avec la clientèle de Degreed, vous livrent leurs conseils pour éviter les principaux écueils au moment de compiler du contenu de formation.
Écueil no 1 : se laisser submerger par la surabondance de contenus
Pour la plupart des sujets, vous trouverez bien plus de contenus que vous ne pourrez en exploiter, et parfois d’une qualité qui laisse à désirer. Trier le bon grain de l’ivraie peut sembler insurmontable, donc pensez à structurer votre recherche.
Bonnes pratiques
Utilisez une check-list et laissez de côté tout ce qui n’y figure pas. Voici un modèle pour commencer, que vous adapterez en fonction de vos préférences et du sujet :
Écueil no 2 : concevoir des listes de contenus plutôt que des parcours
Si vos cours ressemblent davantage à un catalogue qu’à une exposition, les apprenants y perdront au change, et votre organisation aussi. Se contenter d’une liste de contenus revient à présenter des objets de collection dans un musée sans fournir aucune explication.
Bonnes pratiques
Abordez les parcours de formation à la manière d’un guide : agrémentez l’expérience de conseils sur l’utilisation du contenu et des connaissances, sans oublier d’en expliquer l’importance. Concevez soigneusement des séquences claires et faciles à suivre, en ménageant des pauses.
Soulignez la valeur ajoutée du contenu et mentionnez ses limites, par exemple les erreurs de l’auteur ou les points sur lesquels les pratiques de votre entreprise pourraient diverger. Enfin, reliez les concepts au travail à accomplir et faites ressortir les avantages pour les apprenants : comment peuvent-ils mettre en pratique immédiatement ce qu’ils ont appris ?
Écueil no 3 : planifier des parcours longs et complexes
Je ne peux pas passer plus de trois heures dans mon musée préféré sans que mes pensées ne commencent à s’égarer et à prévoir le dîner… Et la plupart des gens que je connais abandonnent bien plus tôt.
Lorsque vous trouvez une mine de contenus de qualité, il est tentant de créer des parcours de quatre à six heures. Mais ceux-ci peuvent vite se transformer en de longues listes interminables, sauf si vous les divisiez en tâches plus courtes et plus faciles à gérer.
Bonnes pratiques
Optez pour des parcours de 60 à 90 minutes, et divisez-les en trois ou quatre sections. Fragmentez le contenu pour qu’il soit facile à assimiler. Vous vous retrouverez ainsi avec des sessions de formation de 15 à 20 minutes au format plus digeste.
Vous pouvez même pousser la fragmentation encore plus loin pour créer des opportunités de microlearning. Un manager pourra par exemple suivre une microleçon entre deux appels, tandis qu’un développeur logiciel aura le temps d’en terminer plusieurs pendant que son code compile. Plus vous pouvez fragmenter le contenu en petites portions, plus vos équipes arriveront à se former au cours de leur journée.
Écueil no 4 : ne pas mettre en avant le contenu de qualité
N’ayez pas peur d’indiquer les meilleurs passages d’une longue vidéo ou d’un article de fond. Le Louvre ne cache pas La Joconde dans un coin sombre de la cave, alors n’hésitez pas à mettre en valeur vos perles dans un océan de contenus moins pertinents.
Bonnes pratiques
Orientez les apprenants vers la partie pertinente du contenu en précisant que le reste fournit simplement du contexte, est optionnel, ou bien sans importance. Pour les vidéos et les podcasts, indiquez l’horodatage. Pour les articles et les documents internes, utilisez des liens d’ancrage.
Écueil no 5 : ne pas déléguer les tâches de curation
Vous êtes spécialiste de la formation et pouvez compiler sans problème du contenu issu de nombreux sujets. Mais vous n’êtes pas pour autant la personne la plus indiquée pour vous en charger dans chaque domaine. Il est fort probable que votre organisation compte des spécialistes plus à même de repérer le meilleur contenu et de fournir un contexte pertinent qui vous échapperait.
Avec un coup de pouce de votre part, ces personnes peuvent aussi apprendre à faire de la curation avec talent et ainsi aider votre entreprise à déployer une culture axée sur les compétences.
Bonnes pratiques
Demandez à un(e) spécialiste de vous aider à compiler du contenu, et vous préparerez un parcours de formation alléchant. Apprenez-lui comment faire, et cette personne vous les servira l’un après l’autre sur un plateau. Imaginez votre gain de capacité si vous pouviez faire monter en compétences ne serait-ce qu’un(e) spécialiste par fonction pour concevoir même un parcours par mois !
Compiler du contenu est plus rapide, moins cher et plus simple que d’en créer, mais c’est la qualité de la curation qui fait toute la différence pour atteindre le retour sur investissement ultime du L&D : des équipes hautement qualifiées qui font avancer votre organisation.
Quand elles investissent des ressources pour exceller dans la curation plutôt que d’opter par défaut pour la création, les entreprises établissent aussi de bonnes pratiques pour les collaborateurs dans d’autres domaines d’expertise. Cet aspect est déterminant pour l’avenir des organisations axées sur les compétences, car elles tirent leur force d’un personnel hautement qualifié.
Disposer d’une armée de spécialistes formés pour perfectionner vos équipes peut sembler ambitieux, et c’est bien vrai. Peu d’organisations ont atteint ce niveau de L&D axé sur les compétences, mais beaucoup sont en bonne voie. Ce sont les mêmes entreprises qui exploitent de solides contenus générés par l’utilisateur et des programmes de coaching par les pairs, tout en s’appuyant sur le modèle de formation Seek, Sense, Share (recherche, appropriation, partage).
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